L’équipe “télédétection depuis l’espace” de l'IRM a publié de nouvelles données de l’instrument GERB. Ces observations sont d’intérêt pour le bilan radiatif de la Terre.
Une question de rayonnement de petite et grande longueur d’ondes
L’équipe “télédétection depuis l’espace” de l’IRM participe depuis 2004 à l’exploitation de l’instrument Geostationary Earth Radiation Budget (GERB) dans un consortium dirigé par le Rutherford Appleton Laboratory au Royaume Uni. Le quatrième de ces instruments se trouve à bord du satellite Meteosat Second Generation 4 de EUMETSAT. EUMETSAT est l’Organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques, qui fournit également les images de la situation atmosphérique à l’équipe de prévisionnistes de l’IRM.
La mesure continue du bilan radiatif de la Terre est importante dans l’étude du climat car c’est une des manières de comprendre le réchauffement climatique. Le bilan radiatif se compose du rayonnement solaire entrant d’un côté, et du rayonnement solaire réfléchi et du rayonnement thermique de l’autre côté. Le rayonnement solaire réfléchi contient de la lumière visible et le rayonnement thermique de la lumière infrarouge. Chacune de ces parties est influencée par les circonstances atmosphériques telles que les aérosols et les nuages.
Le projet GERB de 2004 à aujourd’hui
GERB est un radiomètre large bande spécialisé dans la mesure du rayonnement total (ondes courtes et longues) et est le seul instrument de ce type en orbite géostationnaire: le satellite reste, à environ 35800 km d’altitude, à une longitude fixe. Cette position lui permet d’observer de façon continue les continents européen et africain. Au contraire, les satellites en orbite basse peuvent observer toutes les régions de la Terre, mais il ne restent pas au-dessus d’une région donnée.
L’instrument GERB fournit des données sous la forme d’images dont le contenu est la mesure des rayonnements solaire et thermique au sommet de l’atmosphère, avec des pixels d’une dimension d’environ 50 km à l’équateur.
La réception des données GERB est assurée par le Rutherford Appleton Laboratory; les données sont ensuite transférées à l’IRM dans un format qui n’est pas directement utilisable pour la recherche scientifique. L’équipe de l’IRM est responsable de la production des données “de niveau 2”, réalisée avec des informations complémentaires d’un autre instrument du satellite et par l’utilisation de modèles spécialisés. Les produits qui résultent de ce traitement ont une résolution spatiale plus élevée, avec des pixels d’une dimension d’environ 9 km à l’équateur.
Au total, quatre instruments GERB ont été lancés en orbite, actifs de 2004 à 2007 (GERB-2), de 2007 à 2013 (GERB-1), de 2013 à 2018 (GERB-3) et de 2018 à 2023 (GERB-4). A l’heure actuelle, GERB-3 (à 0° de longitude) et GERB-1 (sur l’Océan Indien) prennent des mesures. GERB-4 est encore fonctionnel et pourrait être activé à nouveau à l’avenir.
Les donnéees de l’instrument GERB-4 ont été récemment partagées avec la communauté scientifique sous le nom de “GERB 4 V100 level 2 dataset” et comprennent les radiances et flux de longueurs d’ondes courtes et longues au sommet de l’atmosphère. Les données de GERB-3 et GERB-1 seront également exploitées à l’avenir afin de faire une utilisation optimale de la durée de vie des instruments.
Plus d’informations :
- L’équipe “Télédétection depuis l’espace” https://remotesensing.meteo.be/
- Le projet GERB https://gerb.oma.be/